Le BNIC est évidemment l’institution par excellence pour
suivre les aspects économiques du cognac. Vous trouvez ci-après le chemin pour
le link de son site concernant ce domaine et nous vous recommandons de vous
plonger dans cette lecture.
www.cognac.fr ->
onglet BNIC & Actualité –> onglet aspects économiques
Nous nous permettons cependant d’extraire un certain nombre
de chiffres pour montrer l’importance de ce volet économique dans les Charentes,
comme par ailleurs de citer certains ouvrages qui reprennent certains de ces
aspects :
- Jean Vincent Coussié : « Le cognac, un produit régional, un marché mondial : De l’incidence des grands événements sur ses expéditions et sur son histoire. » Cette ouvrage a été à plusieurs reprises revu et réédité.
- Jean Vincent Coussié : « Le cognac et les aléas de l’histoire » éditions BNIC.
- Jean Julien Labruyère : « Cognac story, du chai au verre » édition L’Harmattan.
- Gilles Bernard : « Le cognac à la conquête du monde» Presses universitaires de Bordeaux.
La production « brute » du cognac s’exprime en
hectolitres d’alcool pur. Pour 2014, cette production s’élevait à 642.826
hectolitres (ou 64.282.600 de litres ou 64.282 de foudres) d’eau-de-vie.
Si on convertit cette quantité de distillat en bouteilles de
cognac dont le contenu est généralement de 70 cl à 40°vol d’alcool, la
production brute en bouteilles s’élèverait à 160.706.500 bouteilles de cognac.
Mais cette vue est théorique car il ne faut pas oublier que
l’évaporation de l’alcool lors des périodes de vieillissement est de 2 à 3 %,
sachant que les cognacs en fûts plus ou moins longtemps en fûts : de
compte d’âge de 2 ans à 50 ans et plus. Par ailleurs, le distillat n’est pas
entièrement utilisé pour produire des cognacs.
Selon un ratio communément admis, il faut plus ou moins 9 litres
de vin pour produire 1 litre d’eau-de-vie.
En 2015, le volume total des vins blancs cognac représentait
8.393.785 hl (ou 839.378.500 litres de vin). De ce volume, 8.334.216 hl
sont destinés à la production du cognac (99,3 %).
4.512 exploitations viticoles ont réalisé cette production,
se répartissant comme suit par département :
- Charente : 1.982 exploitants
- Charente maritime : 2.526 exploitants
- Dordogne : 4 exploitants
L’appellation Cognac est répartie entre 6 crus (régions)
différents. Chaque cru produit des cognacs spécifiques (voir les articles
« élaboration du cognac … » et « arômes et saveurs … » de
ce blog). Le tableau ci-après rend attentif à quelques aspects :
En ce qui concerne les crus « Grande Champagne »
et « Borderies », plus de la moitié de la superficie de l’agriculture
est consacrée aux vignobles du cognac.
Le cru « Fins Bois », ayant le volume le plus
élevé en production de « vin blanc cognac » n’y consacre que 14,3 %
de sa superficie agricole.
La Grande Champagne et la Petite Champagne (les crus les
plus réputés) ont de rendements à peu pareils.
Entre la production annuelle de cognac et les chiffres de
vente, il n’y a pas nécessairement une correspondance pour une même année. Au
contraire, une telle correspondance serait plutôt surprenante car il y a plein
de paramètres qui rendraient un tel résultat suspect, notamment la durée du
vieillissement et le volume de commercialisation par compte d’âge (un VSOP est mis plus rapidement sur le marché qu'un Hors d'âge).
En 2014, 155,6 millions d’équivalents-bouteilles (70 cl) ont
été commercialisés, ce qui équivaut à 108,92 millions de litres de cognac ou 1.089 200 hectolitres.
97,5 % ont été exportés (équivalent de 151,7 millions de
bouteilles), le marché des États-Unis étant le plus important : diagramme
du BNIC.
Le marché étranger représente 2,1 milliards d’euros. Comme
97,5 % du cognac sont exportés, le cognac contribue favorablement à la balance
commerciale de la France.
La grande quantité de cognacs de moindre qualité exportée
aux États-Unis est due au fait que les américains utilisent le cognac
essentiellement pour concocter des apéritifs et cocktails. Le Royaume-Uni
semble faire de même, mais il ne faut pas oublier qu’il a son whiskey.
L’Orient semble préférer plutôt les cognacs de qualité.
Ce que je n’ai pu trouver, c’est un bilan de
commercialisation du cognac pour 2014 en fonction des dénominations selon les
critères actuellement en vigueur (changements prévus en 2016 :
voir article « élaboration …. » du blog) :
- Selon ces correspondances, un compte de vieillissement 2 (soit deux années d'élevage après VS (« Very Special » ou Trois Étoiles) : assemblage d’eaux-de-vie d’un vieillissement minimum de 2 ans (compte de vieillissement 2).
- VSOP (« Very Special Old Pale ») : assemblage d’eaux-de-vie âgées de 4 ans minimum (compte de vieillissement 4). Cette catégorie est née au début du XIXe siècle, suite à une requête de la British Royal House qui souhaitait recevoir son cognac « pale », c'est-à-dire sans aucun additif, sucre ou caramel.
- XO (« Extra Old ») : assemblage d’eaux-de-vie âgées de 6 ans minimum (compte de vieillissement 6). Un minimum de 6 ans qui sera porté à 10 ans en 2018 (compte de vieillissement 10).
- Napoleon – Vieille Réserve : assemblage d’eaux-de-vie de 6 ans minimum (compte de vieillissement 6) commercialisées entre les catégories VSOP et XO.
- Extra – Hors d’Âge : assemblage d’eaux-de-vie de grande qualité d’un âge souvent bien supérieur aux XO.
L’impact sur les emplois n’est pas négligeable :
Les producteurs de vins blancs pour le cognac sont au nombre
de 4.953 et les emplois concernés sont estimés à quelques 10.000 personnes. La
distillation est prise en charge par 478 entreprises (bouilleurs de profession,
négociants expéditeurs, négociants en place et coopératives) sans compter 4.085
viticulteurs-bouilleurs de cru (donc faisant partie de la catégorie précédente).
En dehors de cette dernière catégorie (viticulteurs-bouilleurs), les emplois
sont estimés dans cette branche à quelques 2.900 unités.
Le total des emplois gravitant autour du cognac est estimé à
16.800 pour 2014.
Il y a en plus les professions annexes comptant quelques
3.900 emplois : cartonneries, imprimeries, tonnelleries, transporteurs,
transitaires, bouchage, BNIC et laboratoires œnologiques, courtiers,
chaudronniers, fabricants de matériel agricole.
J’espère que
ces quelques chiffres donnent envie au lecteur d’approfondir la question,
notamment sur le site du BNIC.